Page:Léo Taxil - La Vie de Jésus.djvu/290

Cette page a été validée par deux contributeurs.
288
LA VIE DE JÉSUS

violence, provocation aux crimes, excitation à la haine et au mépris des autorités constituées, attribution de fausses qualités, outrages à la morale publique et religieuse, excitation à la débauche, excitation à la haine et au mépris des citoyens les uns contre les autres, vols, escroqueries, outrages aux ministres du culte, dérision déversée sur la religion reconnue par l’État, attaques à la propriété, attaques à la famille, tentatives pour renverser le gouvernement établi, apologie de faits qualifiés crimes, atteintes à la liberté du commerce, entraves et oppositions apportées à l’exécution de la Loi, etc., etc. Décidons donc, messieurs, que, sitôt les fêtes de la Pâque terminées, le nommé Jésus sera arrêté sans délai et jugé sans sursis. J’ai dit.

L’orateur s’assit au milieu des applaudissements de l’auditoire, et Caïphe le remercia au nom de tous.

— Vous avez exprimé, dit-il, les sentiments de l’assemblée ; recevez nos félicitations les plus chaleureuses. Je ne pense pas que quelqu’un puisse vouloir répondre à votre argumention si logique ; je vais donc mettre votre proposition aux voix.

— Oui, le scrutin ! le scrutin !

— En conséquence, ceux qui seront d’avis que le nommé Jésus doit être arrêté sitôt après la Pâque, pour être livré aux tribunaux compétents, voudront bien voter avec des bulletins pour. Si, par impossible, quelques-uns d’entre nous ne trouvaient aucun crime aux actes du nommé Jésus, ils voteraient avec des bulletins contre.

Les huissiers du palais pontifical firent circuler les urnes, et, quelques instants après, le président Caïphe proclamait le résultat du scrutin :

— Proposition tendant à l’arrestation du nommé Jésus sitôt après la Pâque :

 
Membres présents 
 247
Votants 
 247
 
Pour 
 246
Contre 
 0
Bulletin blanc 
 1
 

Il va sans dire que le bulletin blanc était de Nicodème.

La délibération n’avait donc pas été confuse comme les fois précédentes ; elle avait eu une conclusion très nette. On confia au grand-prêtre le soin de faire exécuter la décision, et l’on allait se séparer, lorsqu’un capitaine des gardes demanda à être entendu du conseil ; il apportait, disait-il, une nouvelle d’une importance extrême. Chacun reprit place sur son siège.

— Capitaine, demanda Caïphe, ce que vous avez à nous dire a-t-il rapport au nommé Jésus ?

— Précisément, mon président.

— C’est qu’en ce moment, voyez-vous, il n’y a que les actes de ce séditieux qui nous préoccupent. Parlez donc.