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LA VIE DE JÉSUS

Tirons l’échelle. Et voilà les paroles que les prêtres attribuent à leur dieu ! Et ils disent que les Juifs ont condamné au supplice ce fils du pigeon qu’ils appellent le Fils de l’Homme ! C’était à la douche que les Juifs auraient dû le condamner.

Du même tonneau :

« Il y avait dans une certaine ville un juge qui ne craignait point Dieu et se souciait peu des hommes. Il y avait aussi dans la même ville une veuve qui venait souvent le trouver en lui disant : Faites-moi justice de ma partie. Et il fut longtemps sans vouloir le faire. À la fin, cependant, il se dit en lui-même : Quoique je ne craigne point Dieu et que je me soucie peu des hommes, néanmoins, parce que cette femme m’importune, je lui ferai justice de peur que, lassée, elle ne vienne me faire affront.

« Vous entendez, ajouta le Seigneur, ce que dit ce méchant juge. Ainsi, de même Dieu ne fera pas justice à ceux qu’il aime et qui crient à lui jour et nuit, et il souffrira toujours qu’on les opprime. Je vous déclare toutefois qu’il leur fera justice dans peu de temps ; mais, lorsque le Fils de l’Homme viendra, pensez-vous qu’il trouvera beaucoup de foi sur la terre ? » (Luc, XVII, 1-18).

Autre guitare :

« Deux hommes montèrent au Temple pour prier : l’un était pharisien, et l’autre publicain. — Le pharisien, se tenant debout, priait ainsi : Mon Dieu, je vous rends grâces de ce que je ne suis point comme le reste des hommes, qui sont voleurs, injustes et adultères, ni même comme ce publicain qui est là à côté ; je jeûne deux fois par semaine, et je donne aux prêtres la dîme de tout ce que je possède. — Le publicain, au contraire, se tenant éloigné, n’osait pas même lever les yeux au ciel ; mais il frappait sa poitrine en disant : Mon Dieu, ayez pitié de moi qui ai commis tous les crimes.

« — Eh bien, je vous déclare que le publicain s’en retourna béni de Dieu, et non le pharisien. » (Luc, XVIII, 9-14.)

Pour changer :

« On présenta à Jésus des petits enfants, afin qu’il les touchât ; et les disciples, voyant cela, les repoussaient avec des paroles dures.

« Mais, Jésus, les rappelant vers lui, dit : Laissez venir à moi les petits enfants, et ne les en empêchez point ; car le royaume des cieux est pour ceux qui leur ressemblent. »

Ça, c’était gentil.

Un jeune homme très comme il faut passait par là.

Il s’adressa au discoureur, ami de la marmaille :

— Bon maître, dit-il, vous promettez aux gens de leur donner la vie éternelle dans de certaines conditions ; quelles sont ces conditions ?

— D’abord, répondit Jésus, pourquoi m’appelez-vous bon ? Je ne suis pas bon du tout ; il n’y a que Dieu qui est bon ?

— Mettons que je n’ai rien dit.