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LA VIE DE JÉSUS

d’être racontée par les trois autres évangélistes ; mais Luc, Matthieu et Marc sont muets sur ce point et n’ont même pas l’air de se douter que le frère de Marthe et Marie ait jamais été ressuscité.

D’autre part, Jean nous représente les Juifs (verset 37) comme ne s’attendant pas à la résurrection de Lazare. « Jésus, disaient les Juifs, aurait bien pu empêcher son ami de mourir ; il en était capable, puisqu’il a su rendre la vue à un aveugle de naissance. » Donc, d’après saint Jean, les Juifs ignoraient que le Christ avait la faculté de faire revenir les morts.

Mais alors ils ne connaissaient donc pas le miracle opéré à Naïm au profit du fils d’une veuve et celui opéré à Capharnaüm au profit de la fille de Jaïre !… Et Marie la Magdeleine ? C’est précisément à la suite du miracle qui a ressuscité le fils de la veuve, qu’elle a fait, à Naïm même, la connaissance de Jésus chez le pharisien Simon ; et elle se lamente de ce que son frère est mort ? et elle n’est pas certaine d’avance que Jésus fera à Béthanie ce qu’il a fait à Naïm et à Capharnaüm ?… Il est vrai que, si Luc, Marc et Matthieu ne savent pas le premier mot de la résurrection de Lazare, par contre on ne trouve pas dans l’évangéliste Jean une seule phrase faisant allusion aux deux résurrections précédentes.

Avant d’écrire leurs bouquins, les fabricants des quatre évangiles auraient dû commencer par s’entendre !

CHAPITRE LII

NOUVELLE SÉRIE DE DIVAGATIONS

Honteux pour ses compatriotes, à la pensée que ses miracles, si éclatants qu’ils fussent, ne leur ouvraient pas les yeux et ne leur démontraient pas victorieusement sa divinité, Jésus ne fit pas un long séjour à Ephrem. Il pensa, non sans raison, qu’il n’était plus en sûreté dans aucune ville, et que ce qu’il avait de mieux à faire était de changer de résidence le plus souvent possible.

En traversant la Samarie ou la Galilée, — on ne sait pas au juste, — il guérit d’un seul coup dix lépreux, qui vivaient ensemble dans une bourgade. Seulement, sur les dix, il n’y en eut qu’un qui songea à remercier le grand rebouteur, et ce fut précisément un samaritain.

À ce propos, Jésus dit à ses apôtres :

— Hein ! qu’est-ce que je vous disais l’autre jour ?… Le sa-