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LA VIE DE JÉSUS

à démontrer que Jésus ait résisté aux cajoleries des nombreuses amoureuses chez qui il allait de jour et de nuit.

Simon le pharisien, qui n’avait pas la foi, pouvait se scandaliser des mœurs du Christ ; un dévot, au contraire, considère comme sanctifiantes les faveurs de tout personnage revêtu d’un caractère sacré. Ainsi, quand un curé, c’est-à-dire un homme en qui réside une portion de la divinité, s’abandonne à des privautés avec une petite fille, les bons catholiques ne voient pas la chose en mal : la loi civile peut condamner les prêtres trop charnels, mais la loi religieuse les absout ; un vicaire de Jésus-Christ, qui est mis en prison pour avoir cocufié un mari ou dévirginé une fillette, est un martyr, tant il est vrai que de sa part l’acte conjugal sanctifie la personne qui y collabore avec lui.

À plus forte raison, Jésus sanctifia-t-il la Magdeleine en la prenant pour maîtresse.

L’épouse infidèle du docteur Pappus, qui avait trompé tous ses adorateurs, y compris l’officier de Magdala, retrouva dans les bras du fils du pigeon une nouvelle virginité. Elle s’éprit ardemment de Jésus, et celui-ci en eut bien de l’agrément ; car il dut être le premier de ses amants à qui elle n’en fit pas porter.

Nous reviendrons, du reste, sur les amours du Christ et de Marie la Magdeleine, amours qui ne sont contestées que par quelques théologiens d’un fanatisme aveugle, mais qui sont formellement reconnus par plusieurs prêtres, notamment par l’abbé Desdossat de La Baume, chanoine à la Collégiale de Saint-Agricol d’Avignon, dans son ouvrage la Christiade ou le Paradis reconquis.

CHAPITRE XXXVI

COMMENT LE CHRIST COMPRENAIT LA FAMILLE

Gai et content de sa conquête, maître Jésus remonta en Galilée du côté de Nazareth. Une attraction irrésistible le poussait vers cette ville où il n’avait reçu que des horions. On eût dit qu’il avait juré de ne pas avoir le dernier mot.

D’abord, il avait tenu à se créer une réputation de prophète en débitant des discours d’un air inspiré ; mais ses compatriotes s’étaient moqués de lui. Ensuite, il s’était introduit subrepticement dans la synagogue pour y jouer le rôle de docteur de la loi ; mais, reconnu, il avait été arraché de l’estrade, et peu s’en était fallu qu’il ne fût jeté au fond d’un précipice. Cette fois, le