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LA VIE DE JÉSUS

On les trouve dans le Livre des Rabbins, Lexicon Rabbinicum. J’en cite seulement quelques-unes, pour bien prouver à quel point les religions sont absurdes. Le jour du sabbat, ou samedi, les juifs étaient condamnés à l’inaction la plus complète :

« Défense à l’aveugle de porter son bâton le jour du sabbat ; défense à tout israélite de porter le plus léger fardeau, fût-ce un éventail, une fausse-dent, un ruban non cousu à la tunique. Défense d’écrire de suite deux lettres de l’alphabet. Défense de tuer l’insecte dont la piqûre incommoderait. Défense de frictionner un rhumatisme ; de baigner une dent malade avec du vinaigre, à moins d’avaler ensuite le liquide. Défense de jeter dans le poulailler plus de grains que n’en peuvent consommer les animaux, de peur que le reste ne germe et ne paraisse ensemencé un samedi. Défense au voyageur que la nuit surprendra un vendredi, de continuer sa route, fût-il dans les bois ou dans les champs, exposé aux vents, à la pluie, aux attaques des brigands. »

Et ne Croyez pas que j’invente à plaisir, ces prohibitions sont parfaitement authentiques. On cite un pharisien de l’époque, nommé Shammaï, qui n’osait plus, après le mercredi, confier une lettre à un païen, dans la crainte qu’elle ne fût point remise avant le sabbat.

Le christianisme n’est pas resté en arrière du judaïsme sous le rapport de l’abrutissement, il y a encore de nos jours des pays où le dimanche est observé de la même façon que le samedi chez les juifs de l’antiquité. Tout récemment, on discutait, en Angleterre, dans une réunion de théologiens protestants, cette grave question : « A-t-on le droit de remuer les jambes le dimanche ? » Et il s’est trouvé des partisans de l’immobilité absolue !

CHAPITRE XXXI

TRACASSERIES PHARISIENNES

Il faut voir les catholiques s’attendrir sur ce qu’ils appellent la persécution des pharisiens à l’égard de Jésus.

À les entendre, depuis l’affaire de la piscine, le Verbe fut entouré d’embûches. Partout, sur les routes, dans les champs et le désert, alors qu’il pouvait se croire seul avec ses disciples, il était espionné par les mouchards du Sanhédrin qui poussaient la foule à traiter notre vagabond en violateur impie de la loi de Moïse.

Le samedi qui suivit la Pâque, Jésus, retournant en Galilée,