Page:Léo Taxil - À bas la calotte.pdf/74

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 76 —

De Mun. — Ce pape est un hérétique.

Veuillot. — C’est un athée… Moi, d’abord, s’il me retire ma subvention, je me fais républicain.

De Mun. — Je ne te le conseille pas. Les démocrates se font méfiants depuis quelque temps. Regarde, mon cher, ils n’ont pas voulu accueillir dans leurs rangs Dugué de la Fauconnerie, ce bonapartiste qui avait tant envie de se rallier.

Veuillot. — Hélas ! ce n’est que trop vrai… Que faire alors ?

De Mun. — Hélas ! toi qui jouis d’une certaine influence, tu devrais faire un petit voyage à Rome et essayer de ramener Léon à de meilleurs sentiments.

Veuillot. — Lui introudufibiliser dans les boyaux de la cervelle qu’il perd son temps à faire des avances à nos adversaires ?

De Mun. — C’est cela.

Veuillot. — Lui démontrer qu’il ne comprend pas ses intérêts, que la majorité des catholiques est ultramontaine, et que, s’il fait le modéré, les gros sous ne tomberont plus dans son escarcelle pontificale ?

De Mun. — Parfait.

Veuillot. — Lui prouver que, s’il ne veut pas être abandonné par la chrétienté tout entière, il doit suivre la voie tracée par Pie IX ?

De Mun. — Parfaitement.

Veuillot. — Et si je ne réussis pas dans ma sainte mission ?

De Mun. — Diable ! ce ne sera pas rigolo.

Veuillot. — Si je ne réussis pas, nous l’excommunierons…

De Mun. — Et nous fonderons une nouvelle religion.

Veuillot. — Dont je serai le dieu…

De Mun. — Et moi le prophète !

Veuillot. — Mais ne t’inquiète pas, ma vieille branche, je réussirai. J’ai dans mon sac un tas de tours plus malins les uns que les autres, et, pour