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IX

passera tout entière à lutter contre l’obscurantisme, à faire passer ses convictions dans les intelligences et sa haine dans les cœurs de ses concitoyens.

L’enfant, entrevoyant l’existence de luttes qu’il se préparait, se fixa une date pour commencer son grand assaut. Il se donna dix ans pour les escarmouches et jura que, lorsque sonnerait sa vingt-cinquième année, il entreprendrait l’œuvre suprême de destruction. Guerre où ne seront employées que des armes honnêtes, mais où toutes les armes honnêtes seront employées. Et, entre toutes, l’arme du ridicule ; car c’est la plus redoutable, la plus mortelle ; car il ne suffit pas d’assommer le jésuite avec des arguments, il faut encore le percer au cœur avec le poignard de la satire.

Je crée donc aujourd’hui — le reclus de Mettray, c’était moi — une Bibliothèque anti-cléricale. Chaque trimestre, un fascicule ; chaque année, un volume. Ce sera une œuvre populaire. Je veux me mettre à la portée de tous, je veux que mes écrits circulent de villages en villages, de mains en mains.

« Écrasons l’infâme ! » a dit Voltaire.

Ô grand Voltaire, moi ton humble fils, je reprendrai ta tradition, et je soufflerai partout la haine de la cléricaille.