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PROBLÈME À RÉSOUDRE



Je serais véritablement navré si ceci allait faire de la peine à la Sainte-Trinité. Cependant, comme il s’agit d’une question très-embarrassante qui, à défaut de saveur, ne manque pas d’intérêt, je me vois dans l’obligation de mettre les deux pieds sur mes scrupules. D’ailleurs, le problème que j’ai à poser s’adressant avant tout à MM. les cléricaux, je les prie de ne pas envoyer ma prose au paradis et, de cette façon, les trois bons Dieux en un seul qui nous gouvernent ignorant qu’il y a sur terre un particulier indiscret comme je le suis, personne dans le firmament ne se fera de la bile au sujet de la témérité que j’ai de vouloir soulever le voile d’un de nos plus incompréhensibles mystères.

Il s’agit du… Diable ! comment dirai-je ?… Le sujet, mes amis, est très-délicat à traiter.

Je l’avoue sans honte, je suis de ceux qui aiment toujours à rire ; mais, toutefois, je considère comme un devoir de ne jamais franchir les limites de la plus scrupuleuse décence. Messieurs du parquet sont là, du reste, occupés à éplucher mes points et mes virgules. Soyons curieux jusqu’à vouloir sonder les arcanes de la mythologie catholique ; laissons-nous accuser d’irrévérence envers les choses dites sacrées ; mais ne prêtons pas le flanc à Tartufe, qui, dans le cas présent, affectant de ne pas voir mon unique désir de critiquer les stupidités du dogme, ferait l’homme pudibond et crierait à l’outrage aux bonnes mœurs.

N’importe ! faites sortir les demoiselles et causons à demi-mot.

Vous savez, amis lecteurs, qu’avant de devenir le vrai dieu des chrétiens Jéhovah fils fut un simple israélite comme le sénateur Crémieux ou le banquier Rothschild. La légende évangélique nous apprend