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les brebis ne sont pas galeuses, on ne se munit d’aucun préservatif contre la gale. On attend avec une stupide patience que les Messeigneurs Maret se démasquent et que la syphilis se soit déclarée chez les fillettes de treize ans. Alors, on dit : — « Nous connaissons maintenant une brebis galeuse de plus. »

Eh bien ! c’est du propre ! c’est cela qui fait honneur à notre civilisation !

Sous ce rapport-là, ma foi, je trouve les Turcs plus avancés que nous. Eux, au moins, ils ne confient leurs femmes et leurs filles qu’à des hommes dont ils sont matériellement sûrs.

Pourquoi ne prendrions-nous pas les mêmes précautions ?

Vous voulez être prêtre, pouvoir seul à seul causer dans les sacristies avec les personnes du beau sexe ? — Très-bien. Donnez-nous les arrhes de votre virginité.

Ah ! si la castration devenait obligatoire pour quiconque prétend jusqu’à la fin de ses jours rester pieusement célibataire, combien peu nombreux seraient les endosseurs de soutane ! Je vous garantis que le vin blanc de la messe n’aurait pas beaucoup d’amateurs et que le confessionnal serait souvent désert.

Et cependant, si, par mesure de moralité et d’hygiène, on imposait aux ecclésiastiques cette opération chirurgicale, auraient-ils le droit de protester ?

— Soyons logiques. Si Monseigneur Maret, en entrant dans les ordres, avait été diminué à la façon d’Abeilard et d’Origène, il ne serait pas aujourd’hui en prison et sur le point de passer en cour d’assises. Au lieu d’être le coq du village, il n’en eût été que le chapon ; situation moins agréable peut-être, mais plus avantageuse quant à ses conséquences finales.

Conclusion :

Le mieux, à la vérité, serait de purger complètement la société de ce monde-là.