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être souillés par des êtres plus vils que les brutes les plus infectes, et, quand un malheur arrive, on se contente de serrer les poings, de livrer à la justice le scélérat ! Et la société, notre société du dix-neuvième siècle, punissant seulement le forfait accompli, ne songe pas à en prévenir de nouveaux !

Quand comprendra-t-on qu’il n’y a qu’un seul remède, qu’un seul préservatif contre ces écœurantes explosions de libertinage et d’obscénité : — couper le mal dans sa racine ?

Raisonnons un peu.

Voici des gens, des hommes comme les autres hommes, qui viennent à nous, se rasent une partie du crâne, s’affublent d’une robe de couleur sombre, et nous disent : — « Maris, vous pouvez sans crainte nous introduire auprès de vos femmes ; pères, vous pouvez sans danger nous confier vos filles. Qu’avez-vous à redouter de nous ? Nous avons, sur les autels, prêté serment de chasteté. »

Donc, ces gens-là, parce qu’ils ont juré une chose impossible, doivent être crus sur parole ?

Quand un banquier quelconque prend un caissier, est-ce qu’il lui demande : — « Avez-vous fait vœu de probité ? » — Non, il exige de lui une garantie ; il lui fait verser un cautionnement répondant des sommes qu’il va lui confier.

Pourquoi la société, puisqu’elle tolère dans son sein des individus qui en définitive la déshonorent, pourquoi ne prend-elle pas vis-à-vis de ces individus des précautions matérielles ? Pourquoi, lorsqu’elle leur confie une école ou une paroisse, ne leur fait-elle pas à la porte déposer — ce que j’appellerai un cautionnement ?

Voyons ! l’être qui se couvre du manteau de la religion pour mieux accomplir ses turpitudes, le misérable qui invoque un serment de chasteté afin de séduire plus facilement les jeunes filles ingénues, cet être-là, ce misérable-là croit-il une seule minute à l’engagement solennel qu’il prend ?

Sous prétexte que dans le troupeau noir toutes