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MAIS CHÂTREZ-LES DONC !


Encore un de la clique noire qui fait parler de lui ! Encore un de ces cochons ensoutanés qui vient de salir un enfant !

Cette fois, le misérable est un évêque, et l’enfant est une petite fille de treize ans.

On a arrêté le sale prêtre ; tous les journaux honnêtes vouent à l’exécration publique le nom de ce prélat lubrique qui se faisait appeler Monseigneur Maret, et c’est à qui plaindra la pauvre fillette que l’infâme a non-seulement déshonorée, mais encore, paraît-il, pourrie.

Et c’est là tout ce que l’on sait faire !

Depuis quelque temps il ne se passe pas une semaine sans que l’on apprenne un nouveau scandale clérical, quand ce ne sont pas plusieurs qui éclatent à la fois. On jette les hauts cris. Le parquet met en prison le coupable, lorsque celui-ci n’a pas été religieusement averti ; on le condamne plus ou moins ; les feuilles républicaines s’indignent, fulminent, publient le procès pour l’édification des mères de famille ; et puis… tout le monde s’occupe d’autre chose, en attendant que ça recommence, et c’est toujours la même chanson, toujours la même histoire, toujours la même comédie !

Ah çà ! est-ce qu’il ne serait pas temps de prendre une mesure énergique à l’égard de tous ces gaillards, de tous ces polissons dont les ignobles exploits soulèvent de dégoût le cœur même des habitués de cours d’assises ? Est-ce que, au lieu de fulminer et de s’indigner, il ne vaudrait pas mieux entreprendre une campagne dans le but d’amener un résultat sérieux ?

Quoi ! nos enfants sont chaque jour exposés à