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UN DIVORCE

— Quelle crise ! murmura Ferdinand. Oh ! mon pauvre enfant ! Claire, que faut-il faire ?

— Frotte toujours ses pieds fortement. Encore de l’eau sur la tête. Le voilà mieux… son front devient moite… Il se détend. Ah ! il est sauvé !

M. Desfayes déposa un baiser sur le front de l’enfant et serra fortement la main de sa femme.

L’enfant respirait. Claire voulut le mettre plus à l’aise et se leva ; mais elle était si tremblante qu’à peine ses jambes la soutenaient et que ses bras avaient peine à tenir l’enfant. M. Desfayes les porta sur un fauteuil, et, s’asseyant auprès d’eux, les entoura de ses bras l’un et l’autre.

Fernand gisait sans mouvement sur les genoux de sa mère, les yeux fermés et tout pâle ; mais le danger était passé ; Claire, épuisée, poussant un grand soupir et fermant les yeux, laissa aller sa tête, qui glissa du dossier du fauteuil sur l’épaule de son mari.

— Tu as bien souffert, ma pauvre amie, lui dit-il, et en même temps elle sentit un mouvement du bras de Ferdinand, qui la serrait contre lui.

Comme ils étaient ainsi, Louise entra, s’informa de ce qui venait de se passer et fit des exclamations. Le bras de M. Desfayes abandonna aussitôt la taille de sa femme, et Claire, sentant qu’il voulait s’éloigner, reporta sa tête sur le dossier du fauteuil.

— Il ne s’agit pas de tant parler, dit Ferdinand d’un ton sec, mais de chauffer un lit pour madame et pour l’enfant. Dépêchez-vous.

Et quand tout fut prêt.

— Maintenant, on n’a plus besoin de moi, dit-il. Et, saisissant son chapeau, il sortit.

Pendant quelques jours il y eut un peu moins de mé-