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UN DIVORCE

choses qui s’entre-choquent, et cela me fait trembler parce que je suis sûre qu’il y aura quelque dommage ; en effet, tout d’un coup, patatras, voilà quelque chose qui tombe, et la fille qui se met à crier et à gémir. Cela va fort loin.

vent à souper. Eh bien ! deux tablettes, c’est-à-dire six tasses pour quatre personnes, c’est assez, je crois ; pas du tout, le lait n’est que teint, et Adolphe se plaint toujours que le chocolat n’est pas bon. J’ai donné jusqu’à huit tasses, et c’était toujours la même chose ; enfin j’ai cassé moi-même le chocolat en petits morceaux et l’ai mis dans la casserole ; mais il y a encore un danger, c’est qu’elle peut les enlever avec une cuiller ! Et alors…


Mais est-il permis, ma chère ! Je m’oublie trop avec toi, car voici l’heure du souper, il faut que je me sauve… Tu es trop aimable, le temps passe si vite à t’écouter ! Je pense au moins que tu vas venir me voir, si tu ne veux pas que nous nous brouillions. C’est de la distraction qu’il te faut ; eh bien ! on passe comme cela une heure agréable de temps en temps ; on échange ses idées. Ainsi, c’est convenu, je compte sur toi ; au revoir !

Claire conduisit sa visiteuse jusqu’à l’escalier, tout en débitant nonchalamment une foule de petites hypocrisies sur le regret de la voir partir ; puis elle rentra, et vint reprendre à la même place ses préoccupations interrompues.

Cependant, en levant les yeux sur la pendule, elle vit avec satisfaction qu’il était six heures, et qu’elle n’avait plus longtemps à attendre l’arrivée de Ferdinand.