Page:Léo - Un divorce, 1866.pdf/154

Cette page a été validée par deux contributeurs.
142
UN DIVORCE

ble ! J’espère que tu viendras m’y voir, ma chère, et souvent. À propos, es-tu contente de ta domestique ?

— Mais… elle est d’une gaucherie !

— Oh ! moi, la mienne, ma chère, ne manque pas de défauts. Elle est gourmande !…

— Elle m’a cassé l’autre jour un sucrier de porcelaine.

— Elle m’a mangé plusieurs pots de confiture.

— Et voilà un service dépareillé.

— Je croyais en avoir pour tout l’hiver : il n’y en a plus.

— Ce qui est ennuyeux de Louise, c’est qu’elle ne fait pas de progrès.

— Avec cela, cette Jenny est si menteuse !

— C’est une bonne fille ; on ne peut lui reprocher d’avoir mauvaise volonté, mais cette maladresse est trop fatigante.

— Moi, je déteste la gourmandise ; on ne sait jamais ce qu’on a.

— Et cela conduit à beaucoup de dépenses, puisqu’il faut renouveler.

— Je lui dis souvent : « Quand vous avez ce qu’il vous faut, c’est assez. »

— On ne peut pas la gronder, parce qu’elle se met à pleurer tout de suite. Mais ce n’en est pas moins fort désagréable. Elle veut bien faire, mais elle va trop vite. Quand elle range dans sa cuisine, en chantant, c’est un vacarme, un cliquetis de toutes sortes de

— Ma chère, je l’ai surprise l’autre jour occupée à enlever avec ses doigts la crème du lait. Tu comprends que c’est agréable !… Adolphe n’est pas gourmand, mais il tient beaucoup à ce qu’il aime. Il est fou de chocolat, par exemple, et nous en avons sou-