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UN DIVORCE

va pas faire l’enfant ni t’ennuyer ; je reviendrai vers neuf heures.

Il partit ; elle resta triste, désolée, mais en se disant bien qu’elle avait tort, qu’elle n’était pas raisonnable, que c’était la faute du monde et non celle de Ferdinand. À neuf heures, elle attendait, le cœur serré ; mais quand il arriva, fidèle à sa promesse, elle se jeta dans ses bras, toute charmée, et le nomma des plus doux noms. Depuis qu’elle avait souffert, elle était devenue plus tendre, plus impressionnable et plus expansive. Et comme elle se reprochait certaines pensées qu’elle avait eues contre son mari, elle n’en était que plus soumise et plus résignée. Il y avait un mois, cette nécessité de sortir qu’il alléguait, elle n’eût pu l’accepter ; elle eût protesté contre elle par des larmes et de la colère. Maintenant elle consentait, mais non sans souffrance ; car, à partir de ce jour, Ferdinand se conduisit tout à fait comme les autres, et ne rentra chez lui que pour manger et dormir.