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cœur. Elle eut bien voulu quitter ses haillons, mais elle n’avait pas d’autres vêtements. Il lui vint enfin une bonne idée : elle alla trouver sa voisine, la mère Cadron, pour la prier de lui apprendre à laver sa jupe et à la raccommoder.

— C’est de la fameuse ouvrage, ma petite, dit la mère Cadron. Et que vas-tu mettre sur ton pauvre corps, pendant ce temps-là ?… Pourtant, puisque tu as bonne volonté de devenir une fille propre et rangée, il faut bien t’aider.

Et, tout en faisant mille exclamations et doléances, la bonne femme chercha un vieux vêtement à elle, dans lequel elle enveloppa Marinette ; puis on procéda au lavage du vieux jupon. Ce qu’il en resta, l’opération faite, était si peu, que la mère Cadron ouvrit cet avis :

— Mon enfant, te voilà grande ; il faut demander à ton papa la garde-robe de ta défunte mère.

Le savetier fit pour rendre ce trésor, peu considérable, et probablement fort diminué, autant de difficultés que s’il se fût agi de comptes de tutelle.

On l’obtint, cependant, et la mère Cadron tailla pour la petite fille un habillement complet, que Marinette cousit elle-même, non sans se piquer un peu.

Le dimanche suivant, bien peignée et bien vêtue, elle vint se placer devant Joseph, qui ne la reconnut pas.

— C’est curieux, dit-il ensuite, ce que c’est