Page:Léo - Les Désirs de Marinette.djvu/48

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Vous en avez le droit, d’ailleurs ; mais s’il vous plaisait de l’exercer, c’est honorablement et avec amitié que vous seriez accueillie ; seulement, je n’ai pas besoin de vous dire, madame, que toute relation avec une personne justement antipathique à votre mari devrait en même temps être rompue.

Encore ce combat ? et maintenant de quel côté pencher ? Lequel choisir ? Un second parjure ! Briser une seconde fois le cœur d’un homme qui l’aime ! Charles ! mais il en mourrait !

Marie regardait d’un œil hagard ce messager fatal et ne pouvait lui répondre.

— Vous réfléchirez, madame, reprit-il.

Il se leva.

Elle bondit de son siège :

— M’enlever mes enfants ! mais vous êtes fou, monsieur ; qui êtes-vous donc ? est-ce que je vous connais ?

— C’est juste, dit-il. Je suis le médecin et l’ami de M. Cadron. Je l’ai soigné dans une grave maladie qu’il fit il y a six mois.

Il m’a prié dernièrement de vérifier l’état de santé de ses enfants, journellement abandonnés par leur bonne aux Tuileries, et j’ai dû constater que le petit Jacques est atteint d’un commencement de rachitisme très prononcé et qui demande les soins les plus pressants.

— Jacques ! s’écria-t-elle… Jacques !

André LÉO

(La suite à demain)