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Feuilleton du Journal LE PEUPLE
DU 4 MAI

LES DÉSIRS DE MARINETTE[1]



Pendant tout le temps qu’il mit à se rendre de la rue de Provence à la rue de Rivoli, une seule idée le conduisait : il allait se jeter à la Seine. Qu’avait-il désormais à faire dans la vie ? il aimait uniquement Marinette, sa femme, et elle ne l’aimait plus et elle le trompait ?

Mais comme ses pas l’avaient conduit par le chemin qu’il suivait d’habitude, Joseph se trouva en face de la grille des Tuileries et se rappela ses enfants. Il se dit qu’il devait avant tout les reconduire, afin que les pauvres petits ne fussent pas égarés, perdus, peut-être broyés dans les rues, en cherchant à s’en revenir.

Tandis qu’il les ramenait, en les tenant par la main et s’efforçant d’entendre ce qu’ils lui disaient pour y répondre, il se demanda ce qu’ils allaient devenir avec leur mère qui aimait M. de Villegard et ne s’occupait plus

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