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der ainsi l’attachement sincère qu’elle gardait à Joseph et son amour pour le vicomte ; mais celui-ci n’était guère d’humeur à respecter cet humble mari, qui ne se fâchait pas même, et qu’il jugea faible parce qu’il était aimant.

M. de Villegard écrivit à Marie, la força par ses instances d’abréger son séjour à la campagne et reprit, à Paris, l’habitude de la visiter journellement, à l’heure des absences de Joseph.

La jeune femme n’était ni sans crainte, ni sans remords ; mais résister aux volontés de cet homme qu’elle adorait comme un dieu, elle ne le pouvait.

Joseph observait sa femme ; en la voyant embarrassée vis-à-vis de lui, mais non chagrine, il devina. Un jour, laissant les enfants seuls aux Tuileries, sous la garde de l’aîné, il regagna en courant la rue de Provence, qu’ils habitaient, ouvrit la porte du salon brusquement et vit M. de Villegard assis tout près de Marie ; leurs mains étaient enlacées ; leurs visages animés. Il resta sur le seuil, muet, immobile. Aux timides excuses de sa femme, aux impertinences du vicomte, il ne répondit pas et n’entendit rien. Il ne voyait qu’une chose, la trahison de sa femme, de Marinette !

Il referma la porte et descendit l’escalier.

André LÉO

(La suite à demain.)