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Quand Marinette raconta le soir cette aventure à son mari, celui ci fut comme elle bien surpris ; il ne voulut pas que Marinette allât seule chez ces inconnus ; on pria la mère Cadron de venir garder les enfants et, les deux jeunes gens s’acheminèrent ensemble à pied vers les boulevards. C’était la première fois que Marinette pénétrait au cœur de Paris ; elle regardait de tous ses yeux autour d’elle, s’arrêtait aux étalages, et, si Joseph ne l’eût pressée, elle aurait oublié l’heure du rendez-vous.

Rue du Helder, ils furent introduits dans un salon magnifique, où l’ébahissement de Marinette redoubla.

— Mon Dieu ! que de dorures, et de glaces, et de velours !

On les fit attendre assez longtemps ; fatigués de leur course, ils osèrent s’asseoir enfin sur le bord des belles chaises, et Marinette, qui se serrait contre son mari, comme si tant de luxe l’eût effrayée, la tête appuyée sur l’épaule de Joseph, les yeux agrandis, lui montrait du doigt, l’une après l’autre, toutes ces merveilles qu’elle ne pouvait nommer.

Trois hommes entrèrent enfin, parmi lesquels Marinette reconnut les deux qui lui avaient parlé la veille. Un des beaux meubles s’ouvrit et laissa voir une longue rangée de choses blanches comme les dents d’une bouche, qui produisirent des sons merveilleux à mesure que la main d’un des hommes courait dessus.

Marinette avait bien entendu çà et là dans