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diverses, peu nombreuses en adhérents, portent le nom de sectes. Le Fétichisme, qui attribue une sorte de divinité et une influence heureuse ou malheureuse à certains objets, fut la première de ces superstitions, et dure encore parmi les tribus sauvages.

La loi de cause et d’effet, si vaste, si précise et si générale dans la nature, dominait invinciblement l’esprit de l’homme primitif. Il bâtissait sa demeure ; il s’y préparait un lit de feuilles sèches. Il lançait la pierre de sa fronde aux animaux qu’il destinait à sa nourriture ; mais assurément ce n’était pas lui qui avait allumé le soleil et les étoiles et construit la voûte des cieux !

Aussi fit-il, de la nature même des choses, une résultante de l’esprit et de la volonté ; et voyant l’eau couler sur la pente, l’oiseau s’élever dans l’air, il en fit hommage à des êtres conscients ; après quoi, il acheva de produire ces êtres en leur donnant un nom : ce furent les Dieux ! Et il en rêva, et même leur parla, en élevant ses yeux vers le Ciel.

Cependant, il ne les voit pas !… Où sont-ils ?

Alors, une autre idée, ou plutôt une autre supposition, s’ajoute à la première : — Il y a des choses apparentes, sensibles, palpables ; et d’autres qui existent aussi, et que pourtant on ne peut ni voir, ni toucher ! On peut voir et toucher le bois, la pierre, la terre, l’outil, en faire ce qu’on veut. — Cela, c’est la matière. — Mais le son qui passe, la parole qui charme, avertit, parfois épouvante…