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et personne n’y court ! Les gouvernants regardent ailleurs. Et rois et empereurs, depuis la Révolution, rient, paradent, banquettent, et n’ont pas le temps de s’occuper de cela ! Ceux qui parlent des jésuites, ce sont des toqués ; on leur rit au nez ! Le Français n’aime pas les redites. Ils ont pourtant été condamnés, en 1762, par un arrêt du Parlement, comme banqueroutiers, et dangereux pour l’État ! et chassés deux ans après, par édit royal — malgré la Dubarry, qui les estimait, et qu’ils courtisaient ! Mais ils sont rentrés à la sourdine, et nos bons gouvernants ont fermé les yeux. La Russie déjà les avait chassés !… Le Portugal aussi. L’Espagne de même, leur patrie ! Et la royauté de Naples, quoique bigote, en avait fait autant ! Défendus par un pape, ils furent supprimés par son successeur : Clément XIV, qui les bannit de la chrétienté, et cela sur les instances des pays catholiques. Il y a pourtant là quelque chose ?… Qu’en dites-vous ?

En dépit de cette expulsion de la chrétienté, la Compagnie de Jésus — Pauvre Jésus ! — a trouvé grâce devant la papauté, (ou devant ses garde-malades). L’asile gracieux qu’on lui donne en France est si touchant !… et si tentateur !… que le clergé catholique, maintenant, accepte la complicité de cette société de bandits, si habile et si insinuante, qui arrive à ses fins par tous les moyens. Que voulez-vous ? On fait ce qu’on peut, lorsqu’on sent crouler l’édifice qui vous supporte ! Lorsqu’on se voit pressé par les ennemis, qu’on a jusqu’alors soumis et méprisés : la Raison, la Vérité, la Justice,