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je ne l’ai jamais oubliée. Elle m’a préoccupée souvent. J’en entendis parler quelquefois encore. Mais qui s’occupait de ce mortel danger ? Personne, à ce qu’il semblait ! Et en effet, personne n’agissait. L’Université laissait faire ; le gouvernement aussi.

C’est en de pareilles choses que les gouvernements ont à cœur de respecter la liberté !… Y avait-il aussi des jésuites au gouvernement ? — Peut-être ?

On n’a rien fait, et l’œuvre s’étale ! Nous voici pris dans le rêt tendu ! et depuis longtemps ! Attendrons-nous que nous y soyions étranglés ?

Pascal ! où es-tu ? — Mais elles viennent d’être publiées de nouveau, tes Provinciales !… Écrites dans tous les journaux, et jouées sur deux théâtres ! Le monde entier les a lues chaque jour ! Et cette publication est l’arrêt du Jésuitisme !

Et toi, Voltaire ! Toi qui as crié !… qui, depuis un siècle et demi, cries : « Chassons l’Infâme ! »

Molière ! À nous ! Tartuffe est ici ! Il nous a confisqué de grands domaines, des milliards !… Il tient en ses mains, infestés de son esprit, les commandants de notre armée !… une grande partie des hauts magistrats, et de nos principaux fonctionnaires, les riches, les grands industriels, le peuple qu’il trompe ! Et il nous dit maintenant : — Tout l’État est à moi !… C’est à vous d’en sortir !

Molière, Voltaire et Pascal répondent : — Nous vous l’avions bien dit ! Il n’y a guère que 250 ans que vous êtes avertis ! Pourquoi les avez-vous laissés faire ?…

Oui ; depuis plus de 200 ans, on crie à l’incendie,