n’a entendu parler, autrement que par la bouche de certains hommes… Et dont rien ne garantit l’existence ?…
— Blasphémateurs !… C’est le créateur du monde !
— Qu’en savez-vous ?
— Et qui donc l’eût créé, ce monde ? Il faut une cause à tout !
— Fort bien ! Alors, quel est le Dieu qui a fait ce créateur ?
— Vous blasphémez !
— Pardon ! je raisonne. Si c’est Dieu qui m’a fait part d’un cerveau, je m’en sers pour lui faire honneur ! S’il faut une cause à tout, il faut qu’un autre Dieu ait créé celui-là ; qu’un troisième ait créé le second ; et un quatrième le troisième ?… — Jusqu’où remonterons-nous ainsi, en continuant d’invoquer la loi des causes ?… Renonçons à ce trajet sans fin ! Comprenez-vous que la vie puisse ne pas exister ?
— Sans doute !
— Eh bien, cherchez à vous figurer le néant !… Le rien ! L’absence de toute chose ?
— Ce n’est pas aisé !…
— Essayez !…
— Je ne puis pas !
— Dites simplement que ce n’est pas possible pour l’esprit humain !… Ouvrez les yeux, ou fermez-les, vous ne voyez partout que la vie ! Elle vous étreint, vous possède… Elle est en vous, en dehors de vous ! Vous ne sauriez concevoir qu’Elle !… La