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La Justice ne veut pas de misérables !

— Nous ne pouvons rien à cela ! vous écriez-vous !

— Et que venez-vous faire, alors, au pouvoir ? si acharnés à l’atteindre ! C’est donc pour entretenir les abus ? Pour les défendre de vos forces et de votre action ? Beau poste ! bien payé ! Mais trop cher, en vérité, si ce n’est que pour cela ? Il n’y a plus au pouvoir que deux façons d’agir : Trahir, ou sauver !

On a beaucoup parlé depuis plus d’un siècle ; et l’on n’a fait que nous ramener en arrière ; au point où la grande Révolution, détournée de son chemin, est à reprendre, après 89, et à continuer.

L’âme de la Révolution, en opposition avec tout le passé divin et sacerdotal, est ceci : — Le droit humain, le principe visible et vivant de la justice et de la raison humaine, a pour seule base, pour mesure et pour organe, l’être humain, représentant de l’Humanité, l’individu, tel que la nature le donne, et elle ne le donne pas collectif.

À l’égard de la collectivité, de l’intérêt social, il n’existe pas non plus d’autre modèle, puisque la puissance, dite faussement collective, — qui règne aujourd’hui comme elle règna toujours, — ne se compose que d’un groupe restreint, et faussé lui-même, en raison de tout le non-développement de la masse obscure et déprimée.

Les termes qu’on emploie ne sont pas plus justes que l’idée et le résultat. On dit généralement : sacrifier l’individu à l’ensemble. On ne