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pensée libre ; et les prêtres ne veulent ni science, ni progrès. Les grands, ne désirant que richesses, confisquent le travail du peuple. Rome organise le pillage du monde et l’intitule : Gloire ! Elle périt de pourriture, laissant aux peuples barbares son âme et ses exemples, qu’ils suivront dévotement. C’est alors que le Dieu cruel de l’Orient et ses prêtres nouveaux, fils de la vieille Rome, envahissent l’Occident. Sur toute la ligne, on tue et l’on adore. Il n’est défendu que de penser.

Pourtant, quelques-uns pensent ; et sont persécutés. Les guerres deviennent intérieures. Les bûchers s’allument ! — Crois ! ou meurs ! est le mot d’ordre. Mais les bûchers ont des flammes qui éclairent aussi la philosophie. La pensée marche, d’abord voilée ; mais elle marche ! À part du Dieu absolu, de la monarchie absolue, où se confondent le roi et le Dieu, la pensée se formule, et le livre se multiplie. Sous des impôts toujours croissants, des jugements iniques et des cruautés infâmes, le peuple s’éteint, la France agonise, et l’Humanité en vient à rougir d’elle-même ! À la royauté caduque, imbécillisée, ce qui reste du peuple crie : À bas ! Et ses délégués, de véritables hommes, enfin ! entonnent un langage nouveau : Tous les hommes naissent libres et égaux en droits !

L’Europe, ainsi que la France, fut transportée ! L’excès du mal appelait le bien. Hélas ! — à quel prix ? — Le mensonge faisait apparaître la vérité ! On crut à ce moment que tout était décidé, promis,