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son et la justice, qui nient le Dieu du prêtre. Ce Dieu tyran, cruel et jaloux qui venge sur les enfants les fautes des pères, qui se plaît aux souffrances de l’homme ; qui n’a pour élus que ceux qui pratiquent l’obéissance aveugle, et livre à des tourments éternels le reste de l’Humanité. Le Dieu immuable, qui baisse à mesure que l’homme grandit, et qui, toujours offert en modèle, est devenu, pour celui qu’on prétend sa créature, une cause d’idiotisme et d’abaissement !…

Que peut-il résulter de ce livre primitif et barbare, sinon une religion sauvage et cruelle ? Que sera le prêtre qui s’en inspire et l’étudie dévotement ? Dans l’histoire moderne, les nombreuses guerres religieuses sont excitées et conduites par des prêtres en fureur. Il leur est défendu de guerroyer par eux-mêmes et de répandre le sang. On voit un évêque se servir d’une massue pour assommer l’hérétique sans manquer au précepte ! Le Dieu de la Bible, maître en l’art de la guerre, n’a-t-il pas ordonné d’exterminer les petits enfants en les écrasant contre la pierre ? Le massacre est donc une loi religieuse et sainte ! Il faut détruire celui qui ne croit pas ce que nous croyons, et toute sa race avec lui !

Le prêtre qui croit aussi en Jésus, pourrait apaiser ces cruautés ; il ne fait que les fomenter et les attiser. Tout ce qui s’élève contre son pouvoir l’exalte et le rend furieux. Qu’y a-t-il pour lui dans la vie ? Rien, si ce n’est le pouvoir, l’autorité ; le droit de commander aux hommes et de leur dire,