dominicain, Jacques Clément, qui avait poignardé le roi précédent, Henri III.
Soixante-quinze ans plus tard, le petit-fils de Henry IV, Louis XIV, révoquait l’Édit de Nantes ! Ce Louis XIV, qu’on osa appeler grand, parce qu’il avait attiré à lui toute la substance de son peuple, en l’épuisant jusqu’à la mort, par ses cruelles et égoïstes magnificences ! — Quand ce roi absolu et inintelligent, cédant aux instances de ses confesseurs, Bossuet et Massillon, organes du parti catholique, osa révoquer l’Édit de Henri IV et refuser aux protestants l’exercice paisible de leur religion, il acheva dans sa vieillesse tout le mal qu’il avait fait à la France pendant sa longue vie. On estime à 300.000 ceux qui s’expatrièrent, emportant à l’étranger leurs forces, leur génie, leurs secrets d’industrie et leur activité bienfaisante. Ces hommes, qui avaient combattu pour la liberté de conscience contre la servilité de l’esprit, étaient naturellement, pour la plupart, l’élite de la Nation. Ils pouvaient difficilement, à cette époque, aller plus loin dans le libre examen ; mais ils l’acceptaient et c’était déjà beaucoup de ne plus vouloir croupir en des croyances irraisonnées. Pour cela, ils avaient tout sacrifié : leurs positions dans l’État, leur vie, leurs richesses ! Ils avaient le beau rôle contre leurs persécuteurs. Ralliés par Henri IV, mais toujours suspects aux catholiques, et sans cesse inquiétés, ils avaient dirigé leur intelligence et leur action vers l’industrie, les arts, le commerce, comprenant bien qu’ils étaient trop peu en