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marxistes. Lorsque Kautsky se débarrasse de cette vérité indiscutable, par des phrases comme celle-ci : les bolchéviks « ont toujours cru à la toute-puissance de la violence et de la volonté », c’est bien là une phrase creuse destinée à couvrir sa fuite, sa fuite honteuse, devant la question qui s’impose, de la situation révolutionnaire.

Ensuite, sommes-nous en présence d’une situation révolutionnaire ou non ? Cette question-là non plus, Kautsky n’a pas su la poser. La meilleure réponse y est fournie par les faits économiques : la famine et la ruine universelles engendrées par la guerre dénotent une situation révolutionnaire. Une autre réponse nous est fournie par les faits politiques : dès 1915, se manifesta dans tous les pays le processus de dissolution des vieux partis socialistes pourris, le processus de gauchissement des masses prolétariennes quittant leurs chefs social-patriotes pour passer aux idées et à la mentalité révolutionnaires, aux chefs révolutionnaires.

Lorsque le 5 août 1918, Kautsky écrivait sa brochure, en ne voyant pas tout cela il craignait la révolution et la trahissait déjà. Or. voici que maintenant, fin octobre 1918, la révolution grandit à vue d’œil dans une série de pays d’Europe. Le « révolutionnaire » Kautsky, qui voudrait continuer de passer pour un marxiste, a fait preuve, semblable à cela aux philistins de 1847, tournés en dérision par Marx, d’une myopie telle, qu’il n’a pas vu la révolution qui approche !

En troisième lieu, quelles sont les particularités de la tactique révolutionnaire, une fois admise l’existence d’une situation révolutionnaire en Europe ? Kautsky, en bon renégat, a eu peur de poser cette