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dispositions et les changements de vues de ces masses inconparablement plus vite, plus complètement et plus fidèlement que n’importe quelle autre institution. C’est une des raisons, d’ailleurs, pour lesquelles la démocratie soviétiste est un type supérieur de la démocratie.

Du 28 février (ancien style) au 25 octobre 1917, les Soviets ont réussi à convoquer deux Congrès Panrusses de l’énorme majorité de la population russe, de tous les ouvriers et soldats, des sept ou huit dixièmes de la classe paysanne, sans compter la masse des congrès locaux de districts, de villes, de gouvernements et de régions. Durant cette période la bourgeoisie n’a pas réussi à convoquer une seule institulion représentant une majorité (sauf la « conférence démocratique » falsifiée, véritable défi qui fit déborder la colère du prolétariat). L’Assemblée Constituante reflétait les mêmes dispositions des masses, les mêmes groupements politiques que le premier Congrès Panrusse des Soviets en juin. Jusqu’à la convocation de l’Assemblée Constituante (janvier 1918) eurent lieu le Deuxième Congrès des Soviets (novembre 1917) et le Troisième (janvier 1918), qui tous deux montrèrent d’éclatante façon que les masses avaient évolué vers la gauche, s’étaient révolutionnarisées, détournées des menchéviks et des s.-r. et qu’elles avaient passé du côté des bolchéviks, c’est-à-dire avaient répudié la direction de la petite bourgeoisie, renoncé à l’illusion d’une entente avec la bourgeoisie et embrassé le parti de la lutte révolutionnaire du prolétariat pour le renversement de la bourgeoisie.

Donc le simple historique des Soviets, à lui seul, démontre que l’Assemblée Constituante était un phénomène réactionnaire et que sa dissolution était indis-