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le tranchant de leur glaive), battez-vous, mais défense à vous de vaincre ! Ne démolissez pas la machine d’État de la bourgeoisie, ne dressez pas à la place de l’ « organisation d’État » bourgeoise l’organisation d’État prolétarienne !

Quiconque partage sérieusement l’idée de Marx que l’État n’est autre chose qu’une machine à écraser une classe par une autre, quiconque a quelque peu approfondi cette vérité, n’aura jamais l’absurdité de dire que les organisations prolétariennes, capables d’abattre le capital financier, ne doivent pas se transformer en organisations d’État. En cela encore s’est montré le petit bourgeois pour qui l’État reste « quand même » une entité en dehors ou au-dessus des classes. En effet, pourquoi serait-il permis au prolétariat, à « une classe », de mener une lutte décisive contre le capital, qui règne non seulement sur le prolétariat mais sur le peuple tout entier, sur toute la petite bourgeoisie, sur toute la classe paysanne, mais ne lui serait-il pas permis à cette « classe », de transformer son organisation en organisation d’État, sinon parce que le petit bourgeois a peur de la guerre de classe et ne la mène pas jusqu’au bout, jusqu’au principal.

Kautsky s’est complètement enferré, il a trahi sa véritable physionomie. Remarquez, il avoue lui-même que l’Europe va à la rencontre de batailles décisives entre le capital et le travail et que les anciennes méthodes du prolétariat dans la lutte économique et politique sont inefficaces. Or, ces méthodes consistent précisément à faire usage de la démocratie bourgeoise. Par conséquent ?

Kautsky a redouté cette conséquence logique.

…Par conséquent, il faut être un réactionnaire, un