Page:Lénine - La révolution prolétarienne et le rénégat Kautsky, 1921.djvu/51

Cette page n’a pas encore été corrigée

Le raisonnement de Kautsky que j’ai reproduit en entier est le clou de toute la question des Soviets. La question est en effet la suivante : ou bien les Soviets doivent tendre à devenir des organisations d’État (dès avril 1917, les bolchéviks ont lancé la formule : « Tout le pouvoir aux Soviets », et dans la conférence du parti, en avril 1917, les bolchéviks ont déclaré qu’ils ne s’accommoderaient pas d’une république parlementaire bourgeoise, mais qu’ils réclamaient une république des ouvriers et des paysans sur le type de la Commune ou des Soviets) ou bien les Soviets ne doivent pas chercher à s’emparer du pouvoir, ne doivent pas devenir des organisations d’État, mais doivent rester « les organisations de combat d’une « classe », comme s’exprimait Martov, masquant sous l’apparence trompeuse de ce désir innocent le fait que les Soviets, sous la direction menchéviste, n’étaient qu’un instrument d’assujettissement des travailleurs à la bourgeoisie.

Kautsky a répété servilement les paroles de Martov, prenant des fragments de la dispute théorique des bolchéviks avec les menchéviks et les transportant sans critique et sans jugement sur le terrain philosophique général, sur le terrain européen. Il en résulte un gâchis capable de provoquer chez tout travailleur russe conscient, si seulement il avait connaissance de ces raisonnements de Kautsky, un rire homérique.

Les travailleurs d’Europe (à l’exception d’une poignée. de social-impérialistes endurcis) accueilleront Kautsky du même éclat de rire, quand nous leur expliquerons de quoi il s’agit.

En répétant l’erreur de Martov et en l’exagérant jusqu’à l’absurde avec une rare évidence, Kautsky a