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d’impudence qu’il oublie l’essentiel : le capitalisme antérieur au monopole, dont l’apogée date précisément de 1870, se distinguait en vertu de ses attributs économiques essentiels, dont l’Angleterre et l’Amérique offraient le type, par le maximum de pacifisme et de libéralisme possibles sous ce régime.

L’impérialisme, lui, c’est-à-dire le capitalisme monopolisateur, dont la maturité ne date que du XXe siècle, par ses attributs économiques essentiels, se distingue par le minimum de pacifisme et de libéralisme et par le développement maximum du militarisme dans le monde entier : « N’y point prendre garde », quand on recherche jusqu’à quel point la révolution pacifique ou violente est certaine ou probable, c’est se rabaisser au rang de vulgaire laquais de la bourgeoisie.

Deuxième subterfuge : « La Commune de Paris a été la dictature du prolétariat, mais elle a été élue par le suffrage universel, sans que la bourgeoisie ait été privée de ses droits électoraux, « démocratiquement ». Et Kautsky triomphe : « La dictature du prolétariat était pour Marx (ou d’après Marx) un état de choses découlant nécessairement de la démocratie pure, si le prolétariat compose la majorité (bei uberwiegendem Proletariat » (§ 21).

Cet argument de Kautsky est si drôle qu’on éprouve un véritable « embarras de richesses » à le réfuter. Tout d’abord on sait que la fleur, l’état-major, la crème de la bourgeoisie s’étaient enfuis de Paris à Versailles. À Versailles se trouvait le « socialiste » Louis Blanc, ce qui du reste confirme la fausseté des affirmations de Kautsky, d’après lesquelles à la Commune participaient « tous ies courants » du socialisme. N’est-il pas ridicule de présenter comme « dé-