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fin de compte, devant la bourgeoisie. À force de faire des progrès dans cette voie depuis le début de la guerre, Kautsky est devenu un virtuose dans l’art d’être marxiste en paroles et laquais de la bourgeoisie en réalité.

On s’en convainc encore mieux en examinant « l’interprétation » remarquable donnée par Kautsky du « petit mot » de Marx sur la dictature du prolétariat. Écoutez :

« Marx a malheureusement omis d’indiquer plus en détail comment il se représente cette dictature »… (Voilà un mensonge typique de renégat, car Marx et Engels ont justement donné une série d’indications très détaillées que notre professionnel du marxisme laisse intentionnellement de côté). « Littéralement, le mot dictature signifie suppression de la démocratie. Mais, sans doute, pris à la lettre, ce mot signifie aussi pouvoir d’un seul individu, qui n’est lié par aucune loi. Pouvoir d’un seul qui se distingue du despotisme en ce qu’il est compris non pas comme une institution d’État permanente, mais comme mesure extrême transitoire.

« L’expression « dictature du prolétariat » — c’est-à-dire dictature non pas d’un seul individu, mais d’une seule classe prouve déjà que Marx n’avait pas en vue ici la dictature au sens littéral du mot.

« Il parle ici non d’une forme de Gouvernement, mais d’une situation qui doit se produire partout où le prolétariat a conquis le pouvoir politique. Ce qui prouve que Marx n’avait pas en vue ici une forme de Gouvernement, c’est l’opinion qu’il avait qu’en Angleterre et en Amérique la transition peut s’effectuer pacifiquement, donc par voie démocratique » (page 20).