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prêchent le « mépris de la démocratie » (p. 11), etc. C’est par de pareilles balivernes que Kautsky obscurcit et embrouille le débat, posant la question, en libéral qu’il est, sur le terrain de la démocratie en général et non pas de la démocratie bourgeoise. Il évite même cette notion exacte tirée de la lutte de classes, et essaye de parler de la démocratie « d’avant le socialisme ». Notre moulin à paroles a rempli presque le tiers de la brochure, 20 pages sur 63, de ce bavardage on ne peut plus agréable à la bourgeoisie, puisqu’il équivaut à un maquillage de la démocratie bourgeoise et qu’il laisse dans l’ombre la question de la révolution prolétarienne.

Le titre de la brochure de Kautsky n’en est pas moins « La Dictature du Prolétariat ». Tout le monde sait que c’est là justement le fond de la doctrine de Marx. Aussi, après tout ce bavardage en dehors du sujet, Kautsky a-t-il cité lui aussi les paroles de Marx sur la dictature du prolétariat.

Il s’y est pris d’une façon vraiment comique, Kautsky, le « marxiste ». Écoutez-le :

« Cette façon de voir (c’est-à-dire, selon Kautsky, le mépris de la démocratie) s’appuie sur un seul mot de Karl Marx », — voilà ce que nous lisons textuellement à la page 20. À la page 60 il le répète encore et va jusqu’à dire : « Ils (les bolchéviks) se sont souvenus à temps d’un petit mot » (textuellement : das Wörtchens) sur la dictature du prolétariat, que Marx a employé une fois en 1875 dans une lettre

Voici ce « petit mot » de Marx :

« Entre les sociétés capitaliste et communiste se trouve la période de transformation révolutionnaire de la première en la seconde. À cette période corres-