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viks et les s.-r.[1], Kautsky se laisse guider par leur nom, c’est-à-dire par un mot, au lieu de considérer la place réelle qu’ils occupent dans la lutte du prolétariat contre la bourgeoisie. Voilà une façon admirable de comprendre et d’appliquer le marxisme ! Mais nous y reviendrons plus en détail.

Pour le moment, il nous faut prendre le point le plus important : la grande découverte de Kautsky sur « l’opposition radicale » « des méthodes démocratique et dictatoriale ». C’est là le nœud de la question. C’est l’essence même de la brochure de Kautsky. Et c’est là une confusion théorique si monstrueuse, un reniement du marxisme si complet, qu’il faut avouer que Kautsky a laissé Bernstein loin derrière lui.

La question de la dictature du prolétariat est la question des rapports entre l’État prolétarien et l’État bourgeois, entre la démocratie prolétarienne et la démocratie bourgeoise. Il semble que cela soit clair comme le jour. Mais, pareil à un maître d’école figé sur les manuels d’histoire, Kautsky tourne obstinément le dos au XXe siècle pour ne considérer que le XVIIIe, et ressasse pour la centième fois au prix d’un incroyable ennui, dans une interminable série de paragraphes, toutes les vieilles histoires sur les rapports de la démocratie bourgeoise avec l’absolutisme et la féodalité.

On dirait en vérité qu’il dévide une bobine sans fin.

C’est ne rien comprendre aux rapports entre les choses ! On ne peut que sourire des efforts de Kautsky s’évertuant à démontrer qu’il y a des gens qui

  1. Abréviation couramment employée en Russie pour : socialistes-révolutionnaires.