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Soviétiste reconnaisse franchement l’existence des paysans pauvres. Ils tournent en dérision le socialisme. C’est leur droit. Mais le « socialiste » qui rit parce qu’après une guerre extraordinairement ruineuse de quatre années, il y a et il y aura encore longtemps chez nous des paysans pauvres, un pareil « socialiste » ne pouvait naître que dans un pur milieu de renégats.

Écoutez encore !

« La République Soviétiste intervient dans les relations entre paysans riches et paysans pauvres, mais non pas par une nouvelle répartition de la terre. Pour subvenir aux besoins alimentaires des citadins, on envoie dans les campagnes des détachements d’ouvriers armés qui enlèvent de force aux paysans riches leur superflu de blé. Une partie de ce blé va aux habitants des villes, l’autre aux paysans pauvres » (p. 48).

Naturellement, le socialiste et marxiste Kautsky est profondément indigné à l’idée qu’une semblable mesure puisse s’étendre au delà de la banlieue des grandes villes (or, chez nous elle s’étend au pays tout entier). Le socialiste et marxiste Kautsky remarque sentencieusement avec le flegme (ou la bêtise) sans pareil, incomparable, admirable du philistin : « Elles (ces expropriations de paysans riches) apportent un nouvel élément de trouble et de guerre civile dans le processus de production qui, pour s’assainir, a un besoin urgent de tranquillité et de sécurité » (p. 49).

Oui, oui, la tranquillité et la sécurité des exploiteurs et des agioteurs en blé qui cachent leur superflu, enfreignent la loi sur le monopole des grains et condamnent à la famine la population des villes, sur tout cela le marxiste et socialiste Kautsky a raison de soupirer et de verser des pleurs. « Nous sommes tous