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sembler ses forces… Quelques-uns raisonnent comme des enfants ; il a signé, il a vendu son âme au diable, il ira en enfer ! Ce n’est que ridicule, quand toute l’histoire des guerres vous enseigne — on ne peut plus clairement — qu’on signe un traité quand on est battu pour pouvoir réorganiser et refaire ses forces (22)

Le Congrès ratifia le point de vue de Lénine par une grande majorité.

Ce même congrès adopta la proposition de Lénine substituant à l’ancien nom du parti social-démocrate bolchévique le nom qu’il porte depuis : parti communiste.

Quoique la paix fût signée, les bolchéviks, redoutant la proximité des troupes allemandes pour leur capitale, se décidèrent de transporter le siège du gouvernement de Pétrograd à Moscou. Le déménagement eut lieu le 12 mars, et ce fut déjà dans la capitale nouvelle que se réunit le IVe congrès des Soviets.

Là, de nouveau, Lénine présenta son rapport sur le traité de paix, un débat prolongé s’en suivit ; les bolchéviks opposants devant se taire par discipline du parti, les s.-r. de gauche prononçant des grands discours contre le traité de Brest. Dans la polémique, Lénine lança la riposte suivante à l’orateur s.-r., Kamkov :

Je comprendrais qu’un enfant de trois ans me pose la question si je veux observer les traités ou non ; cela serait naïf et charmant ; mais c’est un homme adulte comme Kamkov, du parti s. r. de gauche, qui me le demande, alors la plupart des ouvriers et des paysans diront que c’est plutôt de l’hypocrisie que de la naïveté (23).

Ce ne fut du reste qu’un débat de pure forme ; la majorité absolue au congrès appartenait aux bolchéviks et le traité fut ratifié à la majorité de 724 voix contre 276 ; les s.-r. de gauche retirèrent leurs représentants du Conseil des Commissaires du Peuple et de tous les postes dirigeants soviétiques.