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velle voie. C’est infiniment malaisé, mais ce n’est pas impossible. Tout cela ne détruira nullement le pouvoir soviétique si nous ne le renversons nous-mêmes par une aventure stupide. Non, quand ce sera le peuple lui-même qui dira qu’il ne veut plus se laisser tracasser, c’est alors qu’ils devront nous parler de guerre et qu’ils auront raison de nous en parler. Nous ne nous jetterons pas dans une aventure ; nous saurons travailler dans des conditions difficiles, sous un traité humiliant, inouï, le traité que nous avons signé ces jours-ci, car la crise ne se dénoue pas par une seule guerre ou par un seul traité de paix. En 1807, les peuples étaient entravés par leur constitution monarchique quand ils signaient leur traité de Tilsitt ; mais alors aussi les traités humiliants n’étaient que des répits ; chaque nouvelle humiliation était suivie par une nouvelle infraction au traité. L’organisation des Soviets va faciliter notre tâche.

Voilà nos mots d’ordre : apprenez l’art militaire, disciplinez-vous ; rétablissez l’ordre dans les chemins de fer. Sans chemins de fer, la guerre révolutionnaire n’est qu’un guet-apens. il faut créer l’ordre, il faut créer l’énergie, la puissance qui formeront tout ce qu’il y a de meilleur dans la révolution.

Saisissez ce répit qu’on vous donne, ne fût-ce que pour une heure ; conservez le contact avec l’arrière lointain ; créez là des armées nouvelles. Nous voyons devant nous une période de lourdes défaites. Elle est là. Il faut savoir en tenir compte. Nous devons travailler par des moyens illégaux, étant réduits à l’esclavage par les Allemands — on ne peut le dissimuler, — car vraiment c’est une paix à la Tilsitt.

Si nous savons agir ainsi, alors, malgré la défaite, nous pourrons nous dire avec une certitude absolue que la victoire sera nôtre (21).

Dans le débat au sujet de son rapport Lénine déclara, raillant ses contradicteurs :

Il est ridicule d’ignorer l’histoire de toutes les guerres, de ne pas savoir qu’un traité n’est qu’un moyen pour ras-