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encore. Nous ne disons pas que le pouvoir soviétique n’est qu’une forme, comme nous le disent nos jeunes amis de Moscou, nous ne disons pas qu’on peut renoncer à son contenu au nom de tel ou tel principe révolutionnaire ; nous disons : « Que le peuple russe apprenne à se discipliner, à s’organiser, alors il surmontera tous les traités de Tilsitt ».

L’histoire des guerres libératrices nous enseigne que la libération survenait rapidement aussitôt que les guerres entraînaient les masses populaires. Nous disons que telle est la marche de l’histoire, que nous devrons un jour échanger la paix à nouveau contre la guerre, que cela peut arriver ces jours mêmes. Chacun doit être prêt. Il n’y a ombre de doute pour moi que les Allemands se préparent sous Narva (s’il est vrai que Narva n’est pas prise ainsi que le disent les journaux, que cela ne soit pas à Narva, mais sous Narva ou bien pas à Pskov, mais sous Pskov), les Allemands réunissent leurs troupes disséminées sur un chemin trop long, réparent les voies ferrées, pour prendre Pétersbourg d’un bond prochain. Cette bête bondit bien. Elle nous l’a montré, et elle va bondir encore une fois. Il n’y a pas ombre de doute à cela ! Donc, on doit être prêts, sans fanfaronnades, il faut accepter un répit ne fût-ce que d’un jour, car même un seul jour peut avoir son importance pour l’évacuation de Piter, dont la perte coûterait des souffrances inouïes à des centaines de mille de nos prolétaires.

Je dis encore une fois que je suis prêt à signer et que je verrai mon devoir à signer un traité vingt, cent fois plus humiliant pour gagner plusieurs jours pour l’évacuation de Piter, parce que j’allégerai par là les souffrances des ouvriers pendant l’occupation allemande ; je faciliterai le transport des munitions, des armes, etc., dont j’ai besoin parce que je suis défensiste, moi, parce que je suis pour la préparation de l’armée, qui doit se faire loin à l’arrière où l’on aura le loisir de soigner cette armée malade qui se démobilise.

Nous ne savons pas quand cela sera ; nous tâcherons de saisir le moment. Peut-être que le répit sera plus long, peut-être qu’il ne durera que quelques jours. Tout est possible, nul ne le sait ni ne peut le savoir, parce que toutes les grandes