ment de l’obligation de supporter sans fanfaronnades la situation la plus dure.
La révolution ne viendra pas si vite que nous l’attendions. L’histoire l’a prouvé. Il faut admettre ce fait. Il faut tenir compte de ce que la révolution socialiste mondiale ne peut commencer aussi facilement dans les pays avancés qu’en Russie, où la majorité de la population était tout à fait indifférente à l’égard des peuples de la région-frontière et de tout ce qui s’y passait. C’était facile de commencer la révolution dans un pays pareil, C’était plus aisé que de soulever une plume, mais il serait vain d’espérer qu’on puisse commencer sans efforts ni préparatifs une révolution dans un pays où le capitalisme est en plein épanouissement. .. Là, nous ne faisons qu’approcher de la période laborieuse du début des révolutions socialistes. Nous ne savons pas, de même que nul ne le sait, si elle peut vaincre dans quelques semaines ou bien dans quelques jours. Il faut se tenir prêts à des difficultés énormes, aux défaites extrêmement lourdes, qui sont inévitables parce que la révolution en Europe n’a pas encore commencé, bien qu’elle puisse se déclencher demain. Quand elle se déclenchera, alors les doutes ne nous tourmenteront plus ; alors on ne parlera plus de guerre révolutionnaire, et cela sera de nouveau une marche triomphale ininterrompue. Cela sera, cela viendra inévitablement ; mais cela n’est pas encore. Voilà le fait très simple que l’histoire nous apprit, qui fut une dure correction pour nous, mais « on donne deux non-battus pour un battu ! » [1] Je suis sûr que cette correction historique, infligée pour l’illusion que « l’Allemand ne pourra pas se battre » et pour une tentative d’avancer à l’aveugle, que cette leçon sera profitable aux masses révolutionnaires grâce à nos organisations soviétiques. Les masses sont en mouvement, elles discutent, elles se préparent au congrès, elles adoptent des résolutions, elles réfléchissent sur des événements. Ce ne sont plus de vieilles disputes entre révolutionnaires qui restent dans leur cercle restreint, c’est la masse elle-même
- ↑ Proverbe russe très répandu.
