Page:Lénine - La Révolution bolcheviste.djvu/87

Cette page n’a pas encore été corrigée

qui savez tout cela, vous qui vous souciez sérieusement de la défense de la République des Soviets, comment pouviez-vous la lancer dans cette aventure qui porte maintenant ses fruits ?

Tels sont les faits. La crise grave que subit notre parti par le fait d’une opposition de gauche dans son sein est une des crises les plus sérieuses de notre révolution.

Cette crise sera surmontée. En aucun cas ni notre parti, ni notre révolution ne s’y casseront le cou, quoiqu’il y eut un moment où nous n’en fûmes pas loin. Ce qui nous garantit que nous ne nous y casserons pas le cou, c’est le fait que les événements nous dictent une nouvelle méthode de s’instruire au lieu de résoudre les questions par les vieux moyens de nos luttes interfractionnelles — les amas de brochures, les discussions, les scissions, etc. Cette méthode nouvelle, c’est l’épreuve par les faits, par les événements, par les leçons de l’histoire mondiale. Vous dites que l’Allemand ne pourra pas avancer ? Votre tactique vous dictait de déclarer que la guerre était terminée ? L’histoire s’est chargée de vous infliger une correction, elle détruit vos illusions. Oui, la révolution allemande est en marche, mais elle n’avance pas avec la rapidité qui nous ferait plaisir à nous, les intellectuels russes ; elle ne marche pas au rythme de notre histoire en Octobre, quand nous arrivions dans telle ou telle ville proclamant le pouvoir soviétique, et que 9/10 des ouvriers nous rejoignaient. La révolution allemande a la malchance d’avancer plus lentement. Qui donc doit tenir compte de l’autre ? Devons-nous tenir compte de la révolution allemande, ou bien est-ce elle qui doit s’adapter à nous ? Vous avez voulu qu’elle s’adapte à nous et l’histoire nous infligea une correction. C’est une leçon à retenir, car c’est une vérité absolue que nous sommes perdus sans une révolution en Allemagne. Nous ne périrons peut-être pas à Piter ou à Moscou, mais à Vladivostok ou dans une autre ville éloignée où nous devrons nous retirer, qui sont à une plus grande distance que Petersbourg de Moscou, mais en tout cas, quelles que soient les éventualités, si la révolution allemande ne vient pas, nous périrons. Néanmoins cela ne nous relève nulle-