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Quoi qu’il en fût, la paix était acquise et le congrès du parti bolchévique réuni le 7 mars n’eut qu’à la ratifier.


Dans son rapport au congrès, Lénine motiva l’acceptation du traité :

Au début de son discours Lénine déclare que la révolution socialiste favorisée par les circonstances s’est emparée du pouvoir avec une facilité étonnante, mais que deux problèmes gigantesques sont encore à résoudre : celui de l’organisation intérieure ainsi que celui de la transformation de la révolution russe en une révolution mondiale.

Je le répète : beaucoup de nos jeunes amis qui se réclament de la gauche commencent à oublier l’essentiel, à savoir les circonstances qui nous permirent, au courant des semaines et des mois triomphaux, de passer avec une telle aisance d’une victoire à l’autre. Gela fut facile uniquement parce que la constellation internationale actuelle nous protégea momentanément contre l’impérialisme. Il était absorbé par d’autres problèmes. Nous nous imaginâmes que nous pouvions, à notre tour, ne pas nous préoccuper de l’impérialisme. Les puissances impérialistes n’ont eu cure de nous parce que toutes les forces sociales, politiques et militaires de l’impérialisme mondial actuel sont divisées à ce moment en deux groupes qui s’entredéchirent. Les brigands impérialistes engagés dans cette lutte, dont les dimensions dépassent toute prévision, en sont au point mort et se trouvent en un tel état qu’aucun des deux antagonistes ne peut détacher une partie tant soit peu considérable de ses forces pour la faire marcher contre notre révolution. Nous sommes tombés en octobre sur un de ces moments-là ; notre révolution se fît à un moment très favorable, cela peut paraître paradoxal, mais c’est juste, elle se fit au moment où des malheurs inouïs s’abattaient sur l’immense majorité des pays impérialistes, en détruisant des millions d’hommes ; dans la quatrième année de la guerre, quand les peuples étaient usés par les souffrances inouïes, quand les pays belligérants se trouvaient dans un cul-de-sac ou à un croisement