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discréditée aux yeux des paysans, donc que nous avions déjà gain de cause.

Telles furent les données réelles de la lutte insurrectionnelle d’octobre.

1° Les soldats n’étaient plus soumis à une discipline forcée, la révolution de février 1917 l’avait abolie (l’Allemagne n’est pas encore mûre pour son « février »).

2° Les soldats ainsi que les ouvriers avaient consciemment, en leur pensée et en leur cœur, répudié l’idée de coalition.

De ces faits, et de ces faits seulement, il résultait que le mot d’ordre « pour l’insurrection » était juste en octobre (ce mot d’ordre aurait été erroné en juillet, et nous ne l’avons pas prononcé alors).

La faute des opportunistes en octobre, ce ne fut pas leur souci de s’appuyer sur des données réelles ( il n’y a que des enfants qui puissent raisonner de la sorte), ce fut leur fausse interprétation des faits, leur surestimation de quelques détails, leur inaptitude à voir l’essentiel : que les Soviets étaient pour nous et contre la « compromission ».

Comparer une rencontre militaire avec l’Allemagne (qui n’a vécu ni son février, ni son juillet, sans parler d’octobre), avec l’Allemagne monarchiste, bourgeoise et impérialiste, à la lutte insurrectionnelle en octobre contre les ennemis des Soviets, — des Soviets qui ont mûri dès février 1917, qui étaient mûrs en septembre et en octobre — c’est un tel enfantillage, qu’on peut se borner à le montrer du doigt. Voilà jusqu’à quelles inepties entraîne la phrase !

6.

Un subterfuge d’un autre genre : « Mais l’Allemagne va nous étouffer par les clauses économiques de la paix séparée, elle nous privera de houille, de pain, elle va nous assujettir ».

Quel argument de génie : il faut aller à une rencontre armée, sans armée, quoique cette rencontre nous promette, de toute évidence, la sujétion complète, l’étranglement, la