travail, la propagande, la fraternisation, tout ce que vous voudrez, pourvu que ce soit un travail qui l’aide à mûrir. L’internationalisme prolétarien révolutionnaire, c’est cela.
Mais déclarer directement ou indirectement, ouvertement ou par des mots couverts, que la révolution allemande est déjà mûre (quoiqu’on sache que tel n’est pas le fait), cela, c’est quelque chose de tout autre. Dans cela, il n’y a pas un grain d’esprit révolutionnaire, ce n’est que de la hâblerie.
Voilà la source de l’erreur de cette affirmation « fière, étincelante et claironnante » : « les Allemands ne pourront pas avancer ».
L’affirmation « nous secourons la révolution allemande, en résistant à l’impérialisme allemand », « nous rapprochons par cela la victoire de Liebknecht sur Guillaume », n’est qu’une variante de la même ineptie de belles paroles.
Certes la victoire de Liebknecht — possible et inévitable même quand la révolution allemande aura mûri — nous libérera de toutes les difficultés internationales : elle nous libérera de la nécessité d’une guerre révolutionnaire. La victoire de Liebknecht nous libérera des conséquences de toutes nos bêtises. Mais est-ce que cet argument excuse les bêtises ?
Est-ce que toute « résistance » à l’impérialisme allemand aide la révolution allemande ? Celui qui se donnerait la peine de réfléchir un peu ou de se remémorer l’histoire du mouvement révolutionnaire en Russie, verrait facilement que seulement une résistance à la réaction appropriée au but servait la révolution. Nous avons vu pendant un demi-siècle de mouvement révolutionnaire en Russie une foule d’exemples de résistance inappropriée. Marxistes, nous étions fiers de pouvoir déterminer par une analyse sévère des forces de la masse et des rapports entre les classes, les défauts et les qualités des différentes formes d’action. Nous disions : l’insurrection n’est pas toujours un moyen approprié ; sans répercussion dans les masses elle n’est qu’une
