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Quelle fut la source de Terreur, que les vrais révolutionnaires (non pas les révolutionnaires sentimentaux !) doivent reconnaître et analyser ?

Réside-t-elle dans le fait que nous avons manœuvré et fait de la propagande à l’occasion des pourparlers de paix ? Non, pas dans ce fait. Manœuvrer et faire de la propagande, il le fallait. Mais en même temps on devait fixer un terme, aussi bien pour les manœuvres et la propagande, qu’on devait poursuivre tant que cela serait possible, que pour le moment de la cessation de toute manœuvre quand la question serait posée directement.

La source de Terreur c’est que notre collaboration révolutionnaire avec les ouvriers révolutionnaires allemands devint une phrase. Nous avons secondé les ouvriers révolutionnaires allemands et nous continuons de leur porter aide par tous les moyens dont nous disposons : la fraternisation, la propagande, la publication des traités secrets, etc. Ce fut un secours réel, un secours de fait.

La déclaration de quelques-uns de nos camarades « les Allemands ne pourront pas avancer » fut une phrase. Nous venons de vivre une révolution. Nous savons parfaitement pourquoi en Russie la révolution pouvait commencer plus facilement qu’en Europe. Nous avons vu que nous n’avons pas pu empêcher l’offensive de l’impérialisme russe en juin 1917, quoique nous avions une révolution qui non seulement était déjà commencée, mais qui avait créé partout des Soviets. Nous l’avons vu, nous le savions, nous l’expliquions aux ouvriers : ce sont les gouvernements qui font les guerres. Pour faire cesser la guerre bourgeoise, il faut jeter à bas le gouvernement bourgeois.

La déclaration « les Allemands ne pourront pas avancer » devait donc avoir le sens « nous savons que le gouvernement de l’Allemagne sera renversé au courant des semaines prochaines. » Au fait, nous n’en savions rien, nous ne pouvions rien savoir et cette déclaration-là n’était qu’une phrase.

On peut être convaincu que la révolution allemande mûrit ; on peut l’aider à mûrir, lui porter secours par notre