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d’État de l’Allemagne, excellemment organisée au point de vue technique, n’existe pas encore, il se constitue seulement. Notre paysan n’a eu qu’une loi sur la socialisation de la terre, mais il n’a pas eu une seule année de travail libre (libéré des grands propriétaires, ainsi que des souffrances de la guerre). Notre ouvrier n’a fait que commencer à détrôner le capitaliste, mais il n’a pas eu le temps d’organiser la production, l’échange de produits, le ravitaillement, il n’a pas encore augmenté le rendement de son travail.

Nous marchons vers ces buts, nous nous sommes engagés dans cette voie, mais il est évident que le nouveau régime économique, supérieur à l’ancien, n’existe pas encore.

Le féodalisme vaincu, la liberté bourgeoise assurée, le paysan rassasié contre les pays féodaux, telle fut la base économique des « prodiges » de 1792-1793, au point de vue militaire.

Un pays de petits paysans affamé, épuisé par la guerre, qui commence à peine à soigner ses plaies, contre une technique et une organisation du travail au meilleur rendement, voici la situation réelle au début de 1918.

Voilà pourquoi toutes les réminiscences de 1792 etc., ne sont que de la phrase révolutionnaire. On répète des mots d’ordre, des paroles, des cris de bataille ; on craint l’analyse froide des faits.

3.

Subterfuge n° 2. L’Allemagne « ne pourra pas avancer », la révolution qui croît en elle ne le permettra pas.

« Les Allemands ne pourront pas avancer », cet argument fut répété des millions de fois en janvier et au début de février par les adversaires de la paix séparée. Les plus prudents précisaient qu’il y avait une probabilité approximative de 25-33 % pour que les Allemands ne puissent pas avancer.

Les faits ont renversé ces calculs. Les adversaires de la paix séparée continuent souvent à esquiver les faits, redoutant leur logique de fer.