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de la dictature du prolétariat, sur la base de la nationalisation des banques et de la grande industrie, de l’échange des produits de la ville avec les unions coopératives des petits paysans, tout cela devient possible au point de vue économique si quelques mois de travail pacifique nous sont garantis. Pareille réorganisation rendrait le socialisme invincible en Russie et dans le monde entier, en constituant en même temps une base économique solide pour une puissante Armée Rouge d’ouvriers et de paysans.

21° Une vraie guerre révolutionnaire, ce serait au moment actuel uniquement la guerre d’une république socialiste contre les pays bourgeois avec le but, — bien défini et clairement approuvé par une armée socialiste, — de jeter à bas la bourgeoisie dans les autres pays. Mais il est manifeste que pour le moment nous ne pouvons nous proposer un but pareil. Nous ferions actuellement la guerre, en fait, pour la libération de la Pologne, de la Lithuanie et de la Gourlande. Mais nul marxiste ne peut nier, sans rompre avec les fondements mêmes du marxisme et du socialisme, que les intérêts du socialisme sont bien supérieurs aux droits des nations à disposer d’elles-mêmes. Notre république socialiste a fait ce qu’elle a pu et poursuit encore son œuvre en ce qui concerne les droits de la Finlande, de l’Ukraine etc., à disposer d’elles-mêmes. Mais si la situation se présente telle que l’existence de la république socialiste peut être mise en péril à cause de la violation du droit de quelques nations (Pologne, Lithuanie, Gourlande, etc.) à disposer d’elles-mêmes, alors l’intérêt de conservation de la république socialiste doit primer tous les autres intérêts.

Et celui qui dit : « Nous ne pouvons signer la paix honteuse, infâme, etc., abandonner la Pologne, etc., » ne se rend point compte du fait qu’en concluant la paix à la condition que la Pologne soit libérée, il ne ferait que renforcer l’impérialisme allemand contre l’Angleterre, la Belgique, la Serbie et d’autres pays. Une paix à condition de la libération de la Pologne, de la Lithuanie, de la Gourlande, serait une paix « patriotique », du point de vue de la Russie,