autant que possible ; mais décidez la question selon la situation de la révolution socialiste russe parce que nous ne pouvons rien promettre de positif en ce qui concerne la révolution allemande. »
12° On dit que nous avons directement « promis » dans plusieurs déclarations du parti la guerre révolutionnaire, et que l’acceptation d’une paix séparée serait le manquement à notre parole.
C’est inexact. Nous parlions de la nécessité de préparer et mener la guerre révolutionnaire, nécessité qui s’impose à tout gouvernement socialiste à l’époque de l’impérialisme, nous le disions pour lutter contre le pacifisme abstrait, la théorie de négation complète de la défense nationale dans une époque impérialiste, enfin, contre les instincts égoïstes d’une partie des soldats, mais nous n’avons jamais assumé l’engagement de nous lancer dans une guerre révolutionnaire sans nous rendre compte de nos possibilités et de nos chances de succès.
Certes nous devons actuellement préparer la guerre révolutionnaire. Nous exécutons cette promesse, comme nous avons rempli toutes les promesses qui se laissaient remplir immédiatement : nous avons dénoncé les traités secrets, nous avons offert une paix équitable à tous les peuples, nous avons laissé traîner en longueur à plusieurs reprises les pourparlers de paix, laissant à d’autres peuples le temps de nous rejoindre.
Mais la question : « doit-on maintenant, immédiatement, mener une guerre révolutionnaire ? » doit être tranchée en tenant compte uniquement des conditions matérielles existantes et des intérêts de la révolution socialiste engagée.
13° En résumant les arguments en faveur d’une guerre révolutionnaire immédiate, on peut conclure qu’une politique pareille serait sans doute conforme au désir très humain de voir quelque chose de beau, de remarquable, de « voyant », mais qu’elle ne tiendrait aucun compte ni des rapports réels entre les forces des classes, ni des facteurs matériels de ce moment initial d’une révolution socialiste.
