rait la guerre. Si même nous n’acceptions pas un kopeck de la part des Anglo-Français, nous les aiderions néanmoins, en retenant une partie des troupes allemandes sur notre front.
Dans aucun de ces deux cas nous ne pourrions nous arracher à tout contact avec les impérialistes d’une part ou de l’autre ; il est d’ailleurs impossible de s’en arracher sans renverser l’impérialisme mondial. On peut en déduire, que du moment qu’un gouvernement socialiste a triomphé dans un pays, toutes les questions doivent être résolues sous le point de vue de la création des meilleures conditions pour le développement de cette révolution socialiste qui a déjà commencé, et non pas sous le point de vue d’une préférence quelconque accordée à l’un des impérialismes aux dépens de l’autre.
En d’autres termes nous devons nous demander non pas auquel des deux impérialismes il nous faut porter secours, mais plutôt : comment peut-on procurer à la révolution socialiste la possibilité de se fortifier et de se maintenir dans un pays, en attendant que d’autres suivent son exemple ?
11° On nous dit que les adversaires de la guerre parmi les s.d. allemands sont devenus « défaitistes » et nous adjurent de ne pas céder à l’impérialisme allemand. Mais nous n’avons admis le défaitisme que par rapport à la bourgeoisie impérialiste du pays même, et nous avons toujours repoussé la victoire sur l’impérialisme d’autrui, victoire conquise de concert avec un impérialisme « ami », considérant que c’est un moyen qui est inadmissible par principe et, de plus, inopérant.
Cet argument n’est donc qu’une variation du précédent. Si les socialistes de gauche en Allemagne nous proposaient de retarder la paix séparée pour une période de temps définie, garantissant pendant ce laps de temps un soulèvement révolutionnaire en Allemagne — alors la question pourrait se poser pour nous autrement qu’elle ne se pose actuellement. Mais non seulement les gauches allemandes ne nous disent point cela, elles déclarent formellement : « Tenez
